Ne crois pas que ce sont mes désillusions qui me font parler.
Ce n'est pas parce que je rencontre plus de mal que toi à changer mes habitudes bien ancrées que je n'y crois plus. Ce n'est pas parce que je me suis lassée de crier mon désarroi que je n'espère plus. Au contraire. Je crois en en toi.
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Souvent, je la regarde. Et souvent, je me dis qu’elle doit être un papillon.
Ses premiers jours, je l’ai observée des heures entières d'affilée sans jamais me lasser, comme une petite fille observe un papillon sur le lilas. Puis il y a ce lien. C’est intense. En moi. Incontrôlé. L’effet d’un battement d’ailes de papillon au milieu de ceux de mon cœur. Parfois les ailes s'emballent, d’autres fois elles s’arrêtent et tour à tour mon cœur se sert, s’apaise, se précipite… Ni mensonges ni stratagèmes.
C'est la promesse que je t'ai faite alors que je te portais encore. Même ce Noël, lorsque tu m'as demandé : "Dis maman ? Toi, tu crois au père Noël ?" Je t'ai répondu sans hésiter que je croyais à la magie de Noël, à l'esprit de Noël et que peu m'importait le nom qu'on lui donnait ou la forme qu'il prenait. Il a quelque chose de magique cet esprit. J'ai bien vu que tu étais restée un peu perplexe, que tu avais senti que quelque chose t'échappait. Mais j'espère que le jour ou tu sauras que le gros monsieur dans son manteau rouge et blanc n'a jamais mis les pieds dans notre cheminée, tu comprendras qu'il existe d'une autre manière. Que le père-Noël c'est moi, c'est papa, marraine, mamie... Qu'il est en chacun nous. Qu'une fois que tu connais le secret, il est en toi aussi. Se traîner. S'emmitoufler. Elle est déjà malade.
La regarder sautiller. Se prendre direct une boule. Râler. Encore une. On va être tremper. La voir sourire. Sortir la luge. Se surprendre : il ne fait pas si froid. Quelques descentes. Ses yeux qui pétillent. La grande descente. Des cris. Des rires. Se laisser rouler. Depuis quand fait-il nuit ? Une dernière... Puis un chocolat chaud, un lait cannelle. Cette petite finira-t-elle par réussir à me faire aimer la neige ? - A la surface de l'eau, je t'implore et m'en remets à toi miroir, oh! mon beau miroir. Toi qui reflète nos âmes, apporte moi les réponses. Mes larmes se confondent à tes entrailles et je me demande parfois si tu les sens te pénétrer, tenter de se mélanger à toi. Les rejettes-tu lorsque tu t’aperçois que leur sel est différent du tien ? Comment m'as-tu faite ? Mon chant n'attire pas les marins sur tes écueils et toutes les douces créatures de tes profondeurs me repoussent tour à tour. Ma mer, je t'en conjure, cesse de t'agiter. Garde ta surface lisse un instant pour me dévoiler. Montre-moi laquelle de tes espèces je suis. C'est ainsi qu'elle découvrit son image. Au calme, sur cette étendue marine. Elle s'était simplement égarée. Elle ne portait pas sur elle le rêve que promettent les sirènes. Elle n'était pas faite ainsi. Tout en elle désignait la cruauté à laquelle elle était destinée. Tout, à l'exception du fond de ses yeux qui la trahissait. C'est ainsi qu'elle compris. Pour survivre, elle devait accepter son genre et retourner à sa place. Et ainsi, depuis ce jour, Plus jamais l'océan n'a senti une seule de ses larmes. Arrivera peut-être le jour où tu me demanderas si ton père et moi, nous nous sommes aimés. Si tu es un accident ou un enfant désiré.
Ce jour là, je te dirais que tu n'es rien de cela, que tu es bien plus que ça et je te conterais comment, un après-midi, j'ai fait appel au destin. Notre histoire, celle qui t'a fait naître, n'a rien de commun. Tu ne me crois pas ? Pourtant, tu es la réponse du destin. Avant ton père, je ne voulais pas être mère. J'étais trop consciente. Consciente des dégâts, de l'effet papillon, ces petits rien qui affligent tant. Je ne veux pas être responsable des tourments d'une vie vacillante. A l'approche de la Toussaint, mes pensées retournent vers ceux que j'aime.
Aujourd'hui, je repense à un ami, à sa famille qui a perdu un être cher. Les épreuves de la vie... Il y en a tant qu'elle nous présente. Tant de force à trouver. De courage à chercher. De solutions à envisager. De rêves à mettre de coté. De projets à oublier. D'espoir à enfermer. A chaque jour suffit sa peine... Certaines nous font tout mettre de coté. Mais voilà que ces épreuves sont souvent utiles. Parce que grand nombre d'entre elles nous construisent, nous font grandir, nous apprennent. Parfois même nous changent. Et quand la tempête est passée, nous rendent sereins, fiers, et plus forts. Mais aujourd'hui, mes pensées et mon soutien sont pour quelqu'un qui n'a pas rencontré une de ces dernières... Souffrance, manque, déstabilisation, perte, et beaucoup de tristesse. Il n'y a pas de solution à trouver, juste du temps à laisser filer, se permettant de s'effondrer mais en se promettant de ne jamais sombrer. Il est de ces douleurs qui ne s'imaginent pas. Un chagrin si fort qu'il ne se surmonte pas. Une perte qui laisse à jamais une trace dans le cœur, dans l'esprit et dans la vie. C'est un point de repère qui s'en va. Une partie de nous qu'on arrache. Le lien d'une fraternité que l'on ébranle. Et parce qu'une maman c'est avant tout celle qui nous apprend, qui nous "élève" et nous donne les armes pour mener notre vie à notre manière, ... C'est également la dernière leçon qu'elle nous donne. La vie est précieuse. Et la vie, un jour, souvent trop tôt, prend fin. Le point final d'une éducation. Une obligation de grandir, de faire sans elle, de devenir à notre tour ce point de repère en comprenant les enjeux. |
Mes tentatives d'écrits
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